J'ai choisi d'appeler mon blog Esperluette parce que j'aime les lettres, leur forme, leur beauté graphique et aussi parce que ce caractère porte la symbolique du lien. Tout le monde connait ce joli nœud typographique mais son histoire est plus mystérieuse.


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En Fait, l'esperluette résulte de la ligature du e et du t. À l'origine, cette graphie ligaturée était utilisée par les copistes médiévaux. Il semble qu'elle ait été considérée comme la 27e lettre de l'alphabet jusqu'au XIXe siècle. Ce caractère se lisait « ète » et qu’il était placé à la fin de l’alphabet, de sorte que les enfants ânonnaient l’alphabet en terminant par « z et puis le ète » ce qui aurait donné ensuite « éperluette » puis « esperluette ».

"L’esperluette doit se situer comme l’une des grandes figures du nœud dont elle « assume », peu ou prou, toute la symbolique. Il y a d’abord l’antique symbole de la tresse et de la torsade (fil, ficelle, cheveux). Originairement, l’entrelacs est un nœud de magie, ou un nœud de mémoire (dont le plus commun est le nœud à son mouchoir). Le nœud – « poing » d’impact – tel qu’il apparaît dans ce que Vox appelait «une phonétique de l’œil» est un appel à l’attention. Le labyrinthe est l’ultime figure du nœud. C’est un nœud plus complexe, au sens freudien du mot. Il relève ce qui se cache dans les entrelacs du nœud. Mais à l’opposé de ce nœud inextricable il y a le nœud simple à double boucle : le « lac d’amour », la cordelette emblématique, celle par exemple, des armes de Louise de Savoie. Ce nœud métaphorique, c’est l’esperluette – union symbole au énième degré de l’union mystique après l’avoir été de l’union physique. "
Gérard BLANCHARD, Cahier GUTenberg #22

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Dessin de Matisse "Amours de Ronsard et esperluette"